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Un peu tard dans la saison, roman
Livre
Edité par La Table ronde. Paris - 2017
En 2015, des milliers de personnes sont touchées par un phénomène inexpliqué, appelé l'Eclipse, et décident du jour au lendemain de tout abandonner. Agnès Delvaux, capitaine des services secrets, enquête sur Guillaume Trimbert, écrivain, qui pourrait bientôt être touché par ce mal mystérieux. Electre 2017
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Quatrième de couverture
C'est aux alentours de 2015 qu'un phénomène inexpliqué et encore tenu caché s'empare de la société et affole le pouvoir. On l'appelle, faute de mieux, l'Éclipsé. Des milliers de personnes, du ministre à l'infirmière, de la mère de famille au grand patron, décident du jour au lendemain de tout abandonner, de lâcher prise, de laisser tomber, de disparaître. Guillaume Trimbert, la cinquantaine fatiguée, écrivain en bout de course, est-il lui aussi sans le savoir candidat à l'Eclipsé alors que la France et l'Europe, entre terrorisme et révolte sociale, sombrent dans le chaos ? C'est ce que pense Agnès Delvaux, jeune capitaine des services secrets. Mais est-ce seulement pour cette raison qu'elle espionne ainsi Trimbert, jusqu'au coeur de son intimité, en désobéissant à ses propres chefs ?
Dix-sept ans plus tard, dans un recoin du Gers où règne une nouvelle civilisation, la Douceur, Agnès observe sa fille Ada et revient sur son histoire avec Trimbert qui a changé sa vie au moment où changeait le monde.
Biographie
Jérôme Leroy est l'auteur du Bloc (Prix Michel Lebrun 2012) et de L'Ange Gardien (Prix des lecteurs des Quais du Polar 2015) aux éditions Gallimard et, aux éditions de La Table Ronde, d'Un dernier verre en Atlantide (2010), des Jours d'après (2015), de Sauf dans les chansons (2015) et de Jugan (2015). Dans la collection La Petite Vermillon ont notamment paru Monnaie bleue (2009), Comme un fauteuil Voltaire dans une bibliothèque en ruine (2017) et La Minute prescrite pour l'assaut (2017).
Source : Electre
Avis
Avis des lecteurs
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roman d'anticipation mais pas tant que cela
c’est une histoire de barbouzes, de révoltes sociales, de chaos, de terrorisme, et de désespoirs individuels. Il est d’ailleurs remarquable que le nombre de romans publiés qui annoncent l’épuisement, voire la disparition, de notre civilisation commencent à prendre beaucoup de place dans les rayons des librairies. Si on est d’accord avec le postulat que les écrivains et les artistes en général sentent et prédisent bien des évènements, on ne peut que s’inquiéter des bouleversements à venir, soit pour s’en réjouir comme c’est le cas de l’auteur engagé dans un militantisme de gauche activiste (pour les curieux voir son blog : Feu sur le quartier général), soit pour s’en inquiéter. Ce roman va ravir les premiers : la civilisation facebook – twitter - télé dénuée de sens s’écroule, et il va faire réfléchir les seconds (sauf Trump) qui même accrochés à leur confort, que nous savons être destructeur de notre écosystème, savent bien au fond d’eux que rien ne va plus… Je ne connaissais pas cet auteur que j’ai choisi par hasard à la médiathèque, je suis ravie de l’avoir lu et même plus que ça c'est une excellente découverte, l’écriture est efficace mêlant suspense et sens du rythme (on sent là l’écrivain de romans policiers), mais c’est sur le fond que j’ai été troublée, car par moment je m’éclipserai bien moi aussi… Il décrit notre système capitaliste comme une machine devenue folle dont le fonctionnement n’est pas vraiment expliqué, par peur de voir la population mondiale ne pas pouvoir supporter la vérité. Il met l’accent sur nos comportements quotidiens, qui ne nous alertent qu’à la marge. Agnès parle de l’appartement de Guillaume : « (…) un côté froid, impersonnel comme une photo dans un magazine de décoration. C’était si fréquent dans les derniers temps avant l’Eclipse, ces appartements et ces maisons où rien ne signalait une présence un peu particulière. On en était arrivé à l’époque de Airbnb où une population paupérisée qui ne voulait pas admettre sa paupérisation laissait loger des inconnus du monde entier chez elle et faisait de même chez les autres. Pas étonnant que tout se soit écroulé aussi vite : on faisait passer pour « sympa » ce qui était une obligation économique comme les colocations, qui ne sont jamais qu’un internat pour adultes, ou le statut d’autoentrepreneur dont ce vieux rouge de Trimbert aurait expliqué que c’était en fait un retour à une situation d’avant la révolution industrielle, quand les ouvriers tisserands travaillaient à domicile chacun dans leur coin, n’avaient donc pas la possibilité de s’unir et étaient soumis à un dumping social permanent de la part des patrons. Il suffisait de remplacer tisserand par concepteur graphiste ou web designer, et on était en plein retour vers le futur. » Plus d’ordinateurs, d’électricité (à part celle des panneaux solaires), les villes en ruine, « l’humanité retrouve un rythme archaïque, c’est-à-dire logique ». La décomposition sociale et technologique va de pair avec la quête individuelle des différents protagonistes, elle est profonde. https://anniemots.com/
Anniemots - Le 07 mars 2018 à 21:48