Le convoi de l'eau, récit

Livre

Yoshimura, Akira (1927-2006). Auteur

Edité par Actes Sud. Arles - 2008

A travers la construction d'un barrage aux abords d'un village condamné par le nouvel édifice, le destin d'un homme au passé trouble entre en résonnance avec celui d'une petite communauté totalement isolée en pleine montagne.

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  • un régal 5/5

    Le convoi de l'eau est l'histoire de deux mondes parallèles séparés par une frontière abstraite, des villageois (une communauté du passé) qui semblent ignorer le travail de destruction de leur hameau, et de l'autre les ouvriers qui préparent le barrage. Cette frontière est représentée comme le choc de deux civilisations, celle cachée depuis de nombreuses années (innombrables stèles) du hameau et en face celui de la technologie qui va les écraser sans remords telle une vague. Symboliquement, on fera disparaître le hameau sous un lac artificiel. On ne comprend guère le mode de fonctionnement des villageois, on les observe par les yeux des ouvriers en s'interrogeant et une angoisse indicible les entoure, Le narrateur est le rouage entre ces deux mondes (meurtrier de sa femme qui l'avait trompé, il fait plusieurs années de prison.) il possède une cruauté intrinsèque étant enfant qu'il raconte. Cette sérénité qu'il va ressentir avoir après avoir tué se retrouvera symboliquement dans ce village. Il revivra ses actions dans ce hameau, tel un spectateur. Le village condamnera une femme qui se fera violer par un ouvrier. Elle expiera sa honte en se pendant. Le corps restera exhibé pendant plusieurs jours pourrissant. C'est le narrateur qui viendra enterrer le corps en décomposition, peut-être celui de la mémoire de se femme. On retrouve des thèmes communs à d'autres oeuvres de Yoshimura, sur la sacralisation des morts, des stèles ("Le sourire des pierres") et l'esprit des morts sur les vivants, l'intemporalité J'avais été sous le charme de "La Jeune Fille suppliciée sur une étagère", et ici de nouveau la magie à opérée, cette écriture laisse des traces et me ravit

    Jean-Marc - Le 26 avril 2014 à 19:20